Le 8 septembre 2016, Élisabeth Fromont, en qualité de vice-présidente de Chartres Habitat, a inauguré 15 nouveaux logements dans le quartier de la Roseraie. C’est le premier programme qui voit le jour, dans cette zone d’aménagement concertée (ZAC) identifiée pour accompagner l’élan de renouvellement en logements à Chartres. Ce sont quinze logements individuels qui sont sortis de terre à la Roseraie, rue André-Trubert. Conçus en petit pavillonnaire, ils sont constitués de petites maisons allant du T2 au T4, avec garage et jardinet. Elles sont posées dans un aménagement paysager qui promet d’être agréable. Pour ce qui est du confort : excellente isolation, ballon thermodynamique… le label RT 2012 qu’a obtenu ce programme est la garantie de normes actuelles pour ce qui est de la consommation énergétique et du confort. Pourtant, comme le souligne Élisabeth Fromont, il ne s’agit 34 VOTRE VILLE 160/OCTOBRE 2016 –
pas d’un programme « d’élite ». « Comme le mail des Petits-Clos, ce programme prend place à Chartres en remplacement des barres que l’on fait disparaître à Beaulieu. Nous avons lancé un plan de renouvellement urbain concernant les quartiers qui ont poussé dans les années soixante : Beaulieu et la Madeleine. À cette époque, ces grandes cités d’habitats à loyers modérés ont répondu aux besoins et ont apporté un air de modernité. Mais ils se sont rapidement dégradés et surtout, avec le recul dont nous bénéficions aujourd’hui, nous nous rendons compte que cet urbanisme n’a pas apporté de bonnes conditions de vie. Bien sûr, dans une certaine mesure, il est possible d’en rénover certaines pour en améliorer l’isolation, leur redonner un « coup de jeune » … mais des problèmes plus profonds persistent : leur densité trop importante, le manque Maria Chedeville : « Nous ne faisons pas d’écoquartiers. Nous faisons une écoville. » Il y a un peu plus d’une décennie, nous avions eu la tentation, à Chartres comme ailleurs, de développer l’urbanisme à travers la création d’éco-quartiers. Le quartier de la Roseraie avait été identifié comme tel. En fait, il nous a servis pour pouvoir appliquer ces grands principes à tous les quartiers de la ville, ce qui nous semblait plus satisfaisant. Un éco-quartier est destiné à apporter un niveau de confort particulier alors… pourquoi défavoriser les Chartrains qui n’y habitent pas ? Nous avons donc choisi de nous engager dans le développement durable en travaillant plus largement à l’échelle d’une écoville. Bien sûr, c’est un projet plus ambitieux, mais qu’il est possible de faire avancer pas à pas en instillant des progrès concrets. Ce qu’il faut avoir en tête, de stationnement, une structure et une architecture énergivores… et notamment une cruelle absence d’ascenseurs pour ces habitants qui ont, depuis leur installation, vieilli. Aujourd’hui, on ne peut pas se satisfaire d’une réhabilitation de ces quartiers. Il faut fondamentalement les réorganiser. Avec des programmes comme ceux des Petits-Clos ou de la Roseraie, nous redessinons des quartiers conviviaux, adaptés à une vie confortable et moderne. Cette transformation implique des opérations de démolition et l’émergence d’une nouvelle offre de logements, et notamment de logements sociaux, qui Urbanisme Maria Chédeville (à gauche) et Dominique Dutartre (à droite) encadrent Elisabeth Fromont lors de l’inauguration des nouveaux logements, le 8 septembre dernier. c’est qu’une écoville ne se fait pas juste à travers des bâtiments flambant neuf, modernes… c’est tout un système d’aménagements, de répartition des structures urbaines, des espaces verts, et de dispositifs destinés à amoindrir les nuisances urbaines. Concrètement, il s’agit d’espaces verts en pleine terre, de capacités de stationnement, d’espaces réservés aux flux doux (alternatives à la voiture individuelle), diminution des produits phytosanitaires et bien sûr de bâtiments aux normes spécifiques leur garantissant notamment de moindres consommations énergétiques et une bonne accessibilité. Tous les programmes immobiliers et urbains que nous initions et développons prennent en compte ces paramètres. Nous les avons d’ailleurs gravés au cœur de notre plan local d’urbanisme (PLU) qui réglemente l’urbanisme chartrain, à travers un plan d’aménagement et de développement durable (PADD). Le bien-vivre doit être offert à tous.composent une grande part de ceux de Beaulieu et de la Madeleine. N’oublions pas en effet que, conformément aux exigences de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), pour chaque logement social que nous détruisons nous en reconstruisons un… Et ça reste du vrai logement social : à partir de 245 € par mois pour un T2, et jusqu’à 404 € pour le plus grand T4… Chartres Habitat, bailleur social de Chartres et maître d’ouvrage de ce premier programme à la Roseraie, est au cœur de cette politique environnementale et veille à ce qu’elle progresse, régulièrement et qualitativement. » VOTRE VILLE 160/OCTOBRE 2016 35